« …soutient nos armées et défend nos anciens. »
L’Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite, reconnue d’utilité publique (Décret du 9 juillet 1993-JO du 17 juillet 1993), accueille, depuis 1911, les officiers d’active en retraite, les veuves et les veufs de ces officiers.
Peuvent également adhérer à l’ANOCR :
- les officiers de carrière quittant le service sans avoir acquis de droit à la retraite,
- les officiers de réserve ayant servi en situation d’activité, (ORSA),
- les conjoints survivants des officiers d’active morts en activité de service.
Le mot du président
Bulletin N° 498- 4 t 2024
Chers camarades,
Le nucléaire militaire, et nous pouvons nous en inquiéter, est redevenu un élément de la stratégie des Etats dans leurs relations internationales comme en témoigne notamment la guerre en Ukraine, mais pas uniquement. La montée en puissance de la Corée du Nord, second Etat « doté » en opération aux côtés de de la Russie, l’Iran ayant compris que seule l’arme nucléaire pourrait au minimum le protéger face à Israël, autre puissance « dotée » même si elle ne le reconnaît pas, l’augmentation des têtes nucléaires au Royaume-Uni et en Chine, le budget croissant en France accordé au profit de cette arme de dissuasion, tous ces éléments sont les signes forts d’une menace nucléaire potentielle au sens militaire. Les craintes d’une escalade militaire en Ukraine avec l’emploi potentiel d’une arme nucléaire par la Russie représentent une réalité à prendre en considération avec les ripostes sans doute conventionnelles des occidentaux, au moins des Etats-Unis. Jusqu’à l’investiture du président Trump le 20 janvier 2025, nous assisterons vraisemblablement à une exacerbation du conflit russo-ukrainien avec désormais les frappes conventionnelles d’armements occidentaux sur le territoire russe. Tout dépendra de leur efficacité sur la machine de guerre russe avec pour conséquence la capacité ukrainienne à résister sur le front. Or, celui-ci recule vers l’ouest et le gage territorial ukrainien de Koursk se réduit jour après jour modifiant les conditions de toute négociation future qui se ferait de toute façon en parallèle aux opérations militaires.
Bref, la frappe d’un missile russe à portée intermédiaire du 20 novembre 2024, susceptible d’être équipé de têtes nucléaires peut être interprétée comme un ultime avertissement avant le passage à l’échelon supérieur. Le décret n°991 du 19 novembre 2024 sur la nouvelle doctrine nucléaire russe, modifiant celui de 2020, élargit les possibilités d’emploi de l’arme nucléaire, rappelant d’ailleurs que la protection de la « terre russe » reste sa finalité. Cependant celle-ci intègre aujourd’hui quatre provinces ukrainiennes annexées et la Crimée. Fil rouge du discours de V. Poutine, la doctrine nucléaire russe est en outre accompagnée régulièrement depuis février 2022 des présentations publiques d’équipements nucléaires (missiles, sous-marins) de plus en plus performants, au moins dans les déclarations. Les questions qui se poseraient aujourd’hui sans être exhaustives pourraient être les suivantes : quelle dissuasion nucléaire pour l’Europe ? Pour la France ? Sa doctrine devrait-elle être modifiée ? Si oui comment ? Au minimum, quelles mesures prendre pour protéger concrètement notre territoire, notre population ? Il nous faut aujourd’hui faire preuve de lucidité et envisager tous les scénarios futurs qui pourraient menacer notre sécurité En tout état de cause, je souhaite à chacun et à chacune, à vos familles un joyeux Noël et de bonnes fêtes de fin d’année.
Général 2s François CHAUVANCY
Président de l'ANOCR