RETHONDES 1918-1940

12 novembre 2025

Par le CGal(2S) Nicolas POLINI

L’armistice du 11 novembre 1918, signé à Rethondes (dans la forêt de Compiègne, en France), marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale entre les Alliés et l’Allemagne.

 Il peut paraitre curieux d’avoir choisi ce bois pour organiser la signature d’un document aussi important Les lieux ,auparavant occupés par une pièce d’artillerie lourde sur voie ferrée ont l’avantage d’être discrets certes .Et il aurait été plus normal que les pourparlers entre états-majors se déroulent au quartier général du commandant en chef interallié, peut être à Senlis ou le Maréchal Foch est installé depuis peu .Mais cette ville est jugée trop proche de Paris ne garantissant pas le secret des rencontres .De plus on craint une réaction incontrôlée de la population qui se souvient des atrocités commises à l’été 1914 .

À l’automne 1918, après quatre ans de combat, l’armée allemande est militairement très affaiblie. Elle accumule défaite sur défaite. Le gouvernement allemand demande alors le 4 octobre 1918, par l’intermédiaire du représentant des armées Alliées, le président américain Wilson, d’entamer des négociations d’armistice. 

Le 11 novembre 1918 les deux délégations françaises et allemandes s’apprêtent à signer l’armistice

Le commandant en chef des armées alliées, le Maréchal Foch accompagné du Général Weygand major général des armées alliées, de trois officiers de l’état-major et d’e l’amiral Weemyss premier Lord de l’Amirauté qui représente les anglais rencontre la partie allemande menée par le ministre d’Etat Matthias Erzberger accompagné du Général von Winterfeldt et du comte von Oberndorff, diplomate. Deux interprètes assurent en outre les traductions des échanges.

L’armistice est signé à cinq heures quinze du matin. Le cessez-le-feu est effectif sur le front à onze heures, entraînant dans toute la France une volée de cloches et de clairons. Le pays fête la victoire, d’autres pleurent leurs morts ou leurs disparus. Le bilan humain est très lourd : 20 millions de morts, des millions de blessés. Prévu pour durer 36 jours il sera renouvellé.

Le site est aménagé en 1922 par l’architecte marcel Magès. Une large allée de 250 mètres de long conduit à une clairière ovale d’une centaine de mètres de diamètre. Une grande statue du Maréchal Foch est ajoutée sur le côté en 1937.

Le wagon de l’Armistice retourné à la Compagnie international des wagons-lits est acquis par le gouvernement et placé dans la cour d’honneur des invalides d’avril 1921à avril 1927.

A la suite des demandes insistantes du maire de Compiègne, et grâce à un mécénat d’un américain de Pasadena, le wagon est convoyé jusqu’à la clairière. Restauré il est inauguré le 11 novembre 1927 en présence du maréchal Foch.

L’armistice du 22 juin 1940, signé à Rethondes (dans la forêt de Compiègne, en France), marque la fin des combats de la seconde Guerre mondiale entre les Alliés et l’Allemagne.

Après la défaite des troupes alliées lors de la campagne de France, Hitler exige que l’armistice soit signé sur le lieu de signature de l’armistice de 1918.

 Le 20 juin 1940 la voie ferrée est remise en état ; le wagon de l’Armistice rejoint l’emplacement exact où il était en novembre 1918,.. Le 21 juin, Hitler, accompagné de ses généraux et quelques hauts dignitaires nazis, se rend sur place quelques heures pour le début des négociations d’armistice. La délégation française est menée par le général Huntziger accompagné de l’ambassadeur Léon Noël, du général d’aviation Bergeret et du vice-amiral Le Luc. La rencontre se déroule dans le wagon. L’armistice est signé, au même endroit le lendemain en fin d’après-midi, par les généraux Keitel et Huntziger.

Ensuite, sur ordre de Hitler, le wagon est convoyé jusqu’à Berlin puis l’ensemble des édifices et monuments est dynamité (seule, la statue de Foch reste intacte). Le terrain est ensuite aménagé pour être labouré et planté de blé.

Face à l’avancée alliée, le wagon quitte Berlin en 1944 puis, en avril 1945, sur ordre de Hitler il est brûlé par les SS dans la région d’Ohrdruf à Crawinkel en forêt de Thuringe, dans le centre de l’Allemagne.

Le site est reconstitué à l’identique à la fin des années 1940, le monument aux Alsaciens Lorrains est reconstruit et les morceaux de la dalle centrale retrouvés en Allemagne sont rapportés à Compiègne le 17 août 1946

La République française fait l’acquisition d’un wagon de la même série de 1913 et le fait réaménager à l’identique ; un nouveau bâtiment est construit pour l’abriter. En 1960, une salle lui est adjointe, puis deux autres en 1993, consacrées aux armistices de 1918 et 1940, constituant le « mémorial » ou « musée de l’Armistice ».