Le mot du président (mars 2018)

Mes chers camarades

L’agenda gouvernemental concernant la éfense se met en place conformément aux prévisions. Après l’édition d’une revue stratégique de qualité et un budget 2018 globalement satisfaisant malgré quelques faiblesses abondamment soulignées, la nouvelle Loi de Programmation Militaire a vu le jour. Au premier coup d’œil elle peut être scindée en deux périodes : celle qui couvre la fin du quinquennat actuel avec une augmentation annuelle de 1,7 Milliards d’euros et les années suivantes qui verraient une augmentation annuelle de 3 Milliards d’euro, avec le risque du « demain on rase gratis ».

Cette répartition obéit à une certaine logique qui avait été exposée en son temps par l’ancien CEMA en raison des très importants besoins de financement de la Force de dissuasion nucléaire à partir de 2020.

La politique de défense a un besoin impérieux de continuité et, si possible, de soutien politique unanime dans cette période de redressement indispensable. Nous pourrons ainsi juger si notre classe politique sera aussi constante pour confirmer cette tendance qu’elle l’avait été pour litté- ralement laminer nos forces armées depuis presque 30 ans malgré les multiples engagements militaires et la recrudescence des dangers.

A court terme la priorité est mise sur l’homme, le combattant, et la consolidation de nos forces dont les matériels sont délabrés par la multitude d’engagements et leur moindre adéquation aux théâtres actuels, il en est plus que temps car nos hommes payent régulièrement un lourd tribut au Sahel en partie en raison de ces déficiences. Désormais se présente aussi devant nous le vaste chantier de la défense de l’Europe dont chacun mesure à la fois la nécessité et la complexité dans une Europe à plusieurs vitesses, mais ce problème-là est aussi important que les autres volets économique ou social. Ce sera aussi un des enjeux des prochaines élections européennes. Nos réflexions et nos projets nationaux devront intégrer cette dimension spéciale et nouvelle de multilatéralisa- tion de la défense sans qu’en pâtisse l’efficacité de nos forces armées.

Bon vent à tous.

V.A. (2s) Michel OLHAGARAY
Président de l’ANOCR