Centenaire de l’ANOCR

Un siècle de dévouement
au profit de la condition morale et matérielle des militaires

Présentation de l’article par le vice-amiral (2S) M. Olhagaray, président national

Le monde associatif est très lié à la société dont il est issu. C’est pour cette raison qu’il connaît à travers le temps des évolutions profondes car il répond, dans sa logique propre, à des besoins et à des impératifs différents.

C’est ainsi qu’une association centenaire comme l’ANOCR s’inscrit désormais dans le cours de l’histoire. C’est cette pérennité même qui en prouve la pertinence.

Il a fallu pour cela l’intuition profonde et tout le dévouement du Commandant Breynat réagissant à un besoin puissant de protection des retraités militaires et de leur famille. Ces besoins bien que désormais largement pris en charge par l’Etat, bien plus conscient qu’auparavant de ses responsabilités dans ce domaine, sont encore très présents dans une société ou la solidarité connaît encore quelques faiblesses.

Mais notre association n’aurait pu survivre et se développer sans l’apport inestimable de tous nos anciens anonymes soucieux du bien-être de leurs camarades dans le besoin et dans la peine. C’est aussi à tous ceux-là qu’il faut rendre hommage pour leur dévouement désintéressé.

C’est aussi de nos bienfaiteurs qu’il faut se souvenir car par leurs dons ils ont non seulement aidé l’ANOCR dans son action désintéressée mais ils lui ont aussi rendu le témoignage le plus évident à la qualité de son action.

A chaque époque correspondent des priorités. Avec la transformation rapide de nos armées vers la professionnalisation c’est tout le rapport de la Nation à son armée qui se trouve transformé à un moment où la force relative de la France dans le monde diminue dans un environnement toujours plus dangereux.

Dans cette prise de conscience, dans la nécessaire confrontation des idées, dans le soutien à nos armées mais aussi dans la défense des intérêts des militaires retraités l’ANOCR doit tenir et tiendra, là encore, toute sa place.


L’ANOCR : « Un siècle de dévouement
au profit de la condition morale et matérielle des militaires »

par le général (2S) J.-C. Robin

I. L’origine de la création de l’ANOCR

Le besoin ressenti et la volonté d’association prennent le plus souvent racine dans le vécu d’une forte expérience commune dont on veut d’abord perpétuer le souvenir notamment pour entretenir la solidarité exceptionnelle qu’elle a créée, mais aussi pour défendre avec plus de force les intérêts communs qu’elle a pu faire naître.

Cependant l’importance et le pouvoir des associations seront d’autant plus forts qu’elles pourront avoir une dimension nationale, voire au-delà, et que le cadre légal de leur action existera.

11. Vers une dimension nationale associative

C’est avec les guerres modernes caractérisées par l’importance des effectifs engagés, l’ampleur de l’enjeu par la mobilisation, hors de la sphère militaire, de tout ou partie des forces civiles des belligérants, que sont apparues deux nécessités : l’une était de distinguer dans le corps social, l’ensemble des combattants souvent marqués physiquement et moralement par les affrontements et particulièrement sensibles à la reconnaissance qu’ils estimaient leur être due, et les réparations de divers ordres qui en découlaient.

La guerre Franco-Prussienne de 1870-1871 avec ses 139000 morts, a posé ces deux questions avec une acuité jusqu’alors inconnue.

Ainsi l’hommage dû aux morts a-t-il été nouveau, massif et a fourni un modèle de comportement. Ainsi les vétérans du conflit ont-ils occupé une place remarquable dans l’entre-deux-guerres. Ainsi le monde des anciens combattants s’installa-t-il progressivement dans la société avec des caractéristiques très marquées.

L’hommage aux morts, en se limitant jusque-là par tradition au niveau local [1], ne parvint pas à combler le désir de reconnaissance nationale et fit juger légitime et nécessaire aux vétérans de créer une organisation à l’échelle du pays.

Pour autant, ces premières initiatives sont marquées par des traits toujours remarquables du monde combattant qui subsistent de nos jours :

  • parcellisation associative ;
  • place prépondérante de l’entraide ;
  • rapport difficile avec le « politique ».

L’expression de revendications et la lutte pour les faire aboutir, forment l’axe et la substance de l’action administrative qui, suivie à chaque pas, aboutira au succès.

L’association sera d’autant plus puissante qu’elle apparaîtra capable de formuler des revendications utiles et d’obtenir par talent et opiniâtreté qu’elles soient satisfaites.

Avant la guerre, quelques amicales régimentaires accueilleront les vétérans de 18701871. En 1852, un décret avait autorisé la création de société de secours mutuel sur simple déclaration en Préfecture. Il s’agissait donc encore d’organisations locales. L’octroi d’avantages pécuniaires impliquera l’autorisation du ministère de l’intérieur, stade ultime avant la reconnaissance d’utilité publique. En 1898, le carcan géographique est levé et la possibilité de former une association de dimension nationale, ouverte.

Cependant l’éparpillement subsiste dû aux structures mais surtout aux habitudes de comportement. On préfère toujours une structure proche éventuellement membre d’une fédération pour bénéficier de l’effet de masse. La Fédération des anciens combattants de 1870-1871 se constitue en 1893 autour de la volonté d’obtenir une médaille commémorative.

Mais le niveau départemental demeure le plus attractif comme la bonne mesure entre la proximité et le nombre.

Une exception s’impose avec la Société des vétérans de terre et de mer de 1870-1871, fondée le 1er janvier 1893, et approuvée le 28 avril 1906. Elle est une société de secours puis caisse de retraite, ouverte aux anciens de 1870-1871 mais également à tous ceux qui ont effectué un service armé. Elle se dote d’un organe de presse en 1897. Fortement hiérarchisée à l’instar d’une unité militaire, son fonctionnement est très « réglé ». Elle cultive distinctions et privilèges. Elle s’intéresse plus aux éléments du quotidien qu’à des débats de fond sur de grands sujets. Elle compte 32 000 adhérents en 1898, 282 155 en 1905 dont 137 354 vétérans de 1870-1871.

Ces sociétés de secours mutuels deviennent, eu égard à l’esprit de revanche qui domine la société, des sociétés patriotiques pratiquant la mutualité. Leur engagement en faveur du pays les amènent naturellement à réclamer leur reconnaissance officielle.

La société obtiendra sa médaille commémorative en 1911. Mais la reconnaissance de la Nation ne sera mise en oeuvre que le 11 novembre 1920 lors de la célébration du 50e anniversaire de l’instauration de la République, qui associa les vainqueurs de 1918 aux « héros » de la guerre de 1870-1871, reconnaissant ainsi le rôle fondateur de ce conflit.

12. Vers un cadre associatif légal

Au fil des ans et des guerres, les anciens combattants ont construit petit à petit, un tissu associatif dense et de grande ampleur, fondé sur un réseau d’associations très diverses par leurs tailles et leurs implantations, souvent regroupées en fédérations. Elles relèvent pour la plupart, d’un statut issu de la loi du 1er juillet 1901, auquel s’ajoute parfois, une reconnaissance d’utilité publique.

Mais en 1918, plusieurs choix étaient possibles

  • celui de société de secours mutuel ;
  • celui de syndicat professionnel ;
  • celui de l’association loi de 1901.

Ce sont alors les Préfets qui ont fait pression pour l’un ou l’autre de ces trois statuts. Mais les mécanismes juridiques de la loi de 1901 étaient plus adaptés aux buts poursuivis par les grandes associations qui se proposaient non seulement de revendiquer des droits mais aussi d’aider matériellement leurs membres ce qui impliquait de se procurer l’argent nécessaire légalement par des appels aux dons, l’organisation d’activités de bienfaisance etc. C’est donc cette forme qui s’est finalement imposée.

II. La création de l’ANOR ou, favorisé par les circonstances, le rendez-vous fécond et durable d’un homme et d’une idée

21. Un Homme – Une idée

Marie, François, Ferdinand Breynat (voir l’hommage qui lui a été rendu en 3e de couverture de notre bulletin de janvier 2011), est né le 30 octobre 1842 à Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme. Son père est cultivateur à cet endroit. Sa mère décède peu après sa naissance. Il reçoit une solide instruction primaire. Le 3 novembre 1859, il s’engage au titre du 49e régiment d’infanterie. Il participera à la guerre contre la Prusse en 1870, et se distinguera à deux reprises dans les actions désespérées menées par l’armée de la Loire. Il est alors sous-lieutenant. Il poursuivra sa carrière jusqu’à prendre le commandement de l’Ecole militaire préparatoire d’infanterie à Rambouillet le 14 avril 1897. Admis en retraite le 30 octobre 1898, il sera maintenu en activité dans son commandement jusqu’au 15 octobre 1905.

Ses supérieurs hiérarchiques, outre sa grande compétence, ont toujours souligné sa très forte personnalité et sa capacité à susciter l’adhésion de ses hommes grâce à un jugement très sûr qui lui permet de distinguer les sujets qui méritent de se battre, et une exemplarité sans failles dans l’action.

On peut s’interroger sur ce qui fait qu’à un instant important de la vie d’une société, un homme qui n’y a pas occupé des fonctions de premier ordre, et alors que la plupart des responsables tournent la page de leurs engagements effectifs avec la retraite, élabore un projet d’action collective qui connaîtra un tel succès.

Son enfance fut d’effort et de rigueur. Le drame vécu, avec beaucoup d’autres, en 1870, fixa son idéal de combat pour une juste revanche. Et plus tard, le constat de la misère commune des retraités et de leurs familles le conduisit à agir. Mais il n’était pas seul à faire ce constat.

De même comprit-il rapidement, après s’être déjà investi dans la création d’une association « fraternelle locale » à Versailles et désirant étendre plus largement son action en France mais aussi dans ses colonies !, l’occasion que représentait l’adoption récente (1901) de la loi sur le droit d’association. Il considéra qu’elle était un levier pour permettre aux retraités d’obtenir justice dans leurs revendications.

En effet leur sort n’était jusqu’alors défendu par aucune organisation qualifiée. L’obligation de réserve jointe à l’inertie de la hiérarchie dans un domaine social dont elle ne semblait pas se préoccuper, ne permettait pas d’espérer, sans changement radical, la moindre amélioration. Et cette dégradation devenait d’autant plus sensible aux retraités militaires que dans le pays, d’autres catégories socioprofessionnelles s’organisaient pour exprimer leurs revendications et les faire aboutir.

Il franchira le pas le 29 novembre 1911 en déposant les statuts de ce qui sera « l’Association Nationale des officiers Retraités » (ANOR).

Celle-ci se proposait comme but fondateur : « d’améliorer les pensions et conditions d’existence des officiers ».

Bénéficiant aussitôt, à une époque où la protection des officiers âgés ainsi que des veuves, veufs et orphelins d’officiers, était beaucoup moins assurée que maintenant, de l’appui des hautes autorités civiles et militaires, l’association enregistre un développement continu avec, notamment, la constitution d’un groupement dans chaque département.

A la suite de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle des milliers d’officiers furent tués ou blessés, et où un grand nombre de survivants durent prendre une retraite anticipée par suite du retour au régime de temps de paix, l’ANOR dépassa le chiffre de 30 000 adhérents. Parmi ses présidents d’honneur figurèrent notamment les maréchaux victorieux : Foch, Joffre…

Les conflits dans lesquels la France se trouva engagée de 1939 à 1962 entraînant la mise en œuvre d’effectifs importants fortement encadrés par des officiers d’active, contribueront à maintenir à un haut niveau le nombre des membres de l’association.

Celle-ci, sous la présidence du général d’armée (2S) Clément Blanc, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, a accentué, à partir de 1964 sa vocation à caractère social en se consacrant plus spécialement à l’assistance de ses membres très âgés ou handicapés, de ses veuves et orphelins mineurs.

Cette action sera poursuivie jusqu’à nos jours, par les présidents successifs (voir plus loin la présentation de ces présidents) qui ont aussi étendu aux domaines de la culture de défense et de la mémoire, les efforts pour contribuer au maintien de la cohésion nationale alors que la suspension du service national et la professionnalisation des forces ouvraient une brèche entre la Nation et son Armée.

Articulé autour de ses trois pôles statutaires : solidarité, condition militaire, liens Armée-Nation, son engagement s’est traduit selon les époques par :

  • un élargissement du champ de ses adhérents potentiels à toutes les catégories d’officiers, à leurs veuves, veufs et orphelins ;
  • l’obtention de la reconnaissance d’utilité publique consacrant sa crédibilité sociale aux yeux de tous ;
  • le développement et le renforcement de partenariats permanents ou/et de coopérations ponctuelles avec celles et ceux qui partagent ses valeurs et ses objectifs ;
  • la recherche d’une organisation et de modes d’action traduisant auprès du politique et de la haute administration, le rôle permanent des associations comme partenaires de défense.

22. Les constantes de l’action de l’ANOR et les points de convergence avec les autres associations

A considérer les documents qui, sur un siècle, rendent compte des activités de l’association (en tout premier lieu le bulletin d’information qui fut créé dès 1913 et dont l’évolution sera brièvement présentée ici, soit quelque dix-huit mois après la naissance de l’association), nous ne pouvons qu’être frappés par la permanence des problèmes abordés et des principes qui devraient permettre de les traiter avec succès.

Continuité donc, et cohérence depuis le commandant Breynat en 1911, jusqu’au vice-amiral Olhagaray en 2011, cent ans plus tard !

L’adaptation a essentiellement porté sur les modes d’action pour tenir compte des évolutions lourdes des Armées, de la Nation et des relations qu’elles doivent aménager entre elles.

22a. Les actions prioritaires

Dès l’origine les priorités ont porté sur la condition militaire dans sa généralité notamment pour « rehausser la situation morale et matérielle des officiers retraités et de leurs ayants cause » :

  • les soldes, indemnités, pensions de retraite, pension du combattant, pensions d’invalidité ;
  • les conditions du paiement de ces revenus ;
  • les règles concernant le cumul « solde et pension » ;
  • la situation des veuves (pension de réversion) ;
  • la situation des orphelins ;
  • les conditions de travail et d’engagement ;
  • les récompenses (décorations…) ;
  • emplois réservés ;
  • tarifs réduits sur les transports…

22b. Les principes d’organisation et d’action

Pour obtenir le maximum d’efficacité, dès l’origine et au fur et à mesure des expériences menées et des résultats constatés :

  • on cherche à augmenter le nombre d’adhérents et leur attitude participative pour former un réseau puissant d’influence au niveau du pays[2] ;
  • on met sur pied un groupement dans chaque département ;
  • on renforce l’équipe parisienne, ébauche d’un conseil d’administration, en puisant ses membres dans le groupement de Paris qui a été créé d’emblée ;
  • on souligne le « continuum » « active-retraité » qui explique très vite que les officiers d’active « sont autorisés à faire partie de l’ANOCR comme membres honoraires » (BO Marine en 1912, BO Terre en 1921,Air en 1930) ; il s’agit de former un bloc : « officier retraité aujourd’hui + officier d’active retraité de demain » ;
  • on emploie le terme de « propagande » pour transformer avec succès et de façon durable l’essai de faire adhérer les cadres d’active ; y contribue dans les premiers
  • temps la diffusion gratuite du bulletin pour eux ;
  • on conduit un effort de diffusion de l’information qui porte sur les unités, les cercles-mess et tous les lieux de passage, d’activité et de réunion des cadres ;
  • on maintient avec l’active un lien permanent et étroit ; l’ANOR est destinataire des études de tous types notamment dans le domaine de la condition militaire et travaille à partir de ces documents en prenant soin de s’assurer d’une convergence de fond avec le commandement ;
  • on informe sur les succès remportés (culture du résultat) comme preuve de la crédibilité de l’ANOR et de l’intérêt de la soutenir en y adhérant (exemple de la loi sur les retraites qui a fait adopter le principe de péréquation « à services égaux-retraites égales ») ;
  • on utilise toutes les comparaisons défavorables avec les autres corps professionnels pour argumenter le réalignement nécessaire pour un simple motif d’équité ; ceci suppose de disposer des relais d’information aux bons endroits ;
  • les modes d’action s’efforcent, « en toute neutralité politique, idéologique et religieuse », de concilier la réserve et la discipline liées à l’état militaire et la pugnacité qui s’impose pour faire aboutir des revendications ;
  • une influence est recommandée sur les parlementaires incontournables pour traduire en textes officiels les améliorations souhaitées ;
  • on développe de la même façon l’accès aux sphères administratives qu’il faut convaincre ;
  • le relais de la presse locale et nationale est systématiquement recherché ;
  • les groupements sont invités à tisser le réseau de relations de tous types qui permettra à l’action centrale d’être connue dans les meilleurs délais et efficacement soutenue ;
  • les partenariats et coopérations sont favorisés. Ainsi l’ANOR appartient elle à l’Union des grands groupements de retraités civils et militaires qui comprend également : l’Union syndicale des retraités, l’Entente générale des retraités, la Fédération des cheminots retraités, La Fédération des départementaux et communaux.

Ainsi, en 1964, le président national, le général d’armée Blanc, se félicite de l’adhésion de l’association à la Confédération nationale des retraités civils et militaires qui « laissera à chaque association membre sa personnalité propre ».

Il suggère simultanément le rapprochement avec les amicales des différentes écoles militaires.

On le voit à travers ces exemples, tout ce qui se dit et s’écrit actuellement dans le monde associatif y est contenu dans l’esprit. La forme seule du langage s’est adaptée au moment présent.

Nous pouvons en conclure que l’examen détaillé des succès et des échecs qui ont formé la vie de notre association suffit à donner les clés des démarches à adopter dans le futur.

Car « tout change, sauf l’essentiel » !

III. Naissance d’un bulletin d’information et de liaison : La nécessité d’informer

Le succès remporté par la création de l’ANOR a donc été immédiat en raison du besoin réel de reconnaissance et de satisfaction de besoins d’ordre matériel à laquelle elle répondait. Le « bouche à oreille initial » n’a pas suffi et la nécessité d’informer par écrit les membres de la toute jeune association s’est traduite par la création d’un bulletin que le président de l’époque présentait ainsi dans le premier numéro d’août 1913 :

Le présent bulletin, trimestriel en principe, est fondé en exécution de la décision du conseil d’administration du groupement central (ndlr : donc de Paris) du 26 mars 1913. Il est destiné uniquement à tenir les membres de l’association constamment au courant des efforts du conseil d’administration du groupement central et à leur permettre de coordonner leurs efforts individuels avec ceux de leurs groupements respectifs.

Le bulletin est adressé tout d’abord à nos chefs de groupements départementaux qui y trouveront chaque fois des directives :

  • pour la propagande en vue de développer le nombre des adhérents ;
  • pour l’action à exercer sur place sur les parlementaires généralement plus accessibles dans leur circonscription électorale ;
  • pour les insertions tendancieuses à demander aux journaux locaux les plus importants.

Le Conseil d’administration serait également dans l’intention de continuer à adresser le bulletin gratuitement comme ce premier numéro à tous les membres de l’Assemblée Nationale et plus loin, sous le titre « La Puissance du Groupement », il était dit : « la présente notice est insérée dans le bulletin trimestriel afin de permettre à nos chefs de groupements départementaux et locaux de la répandre dans les corps de troupe, les cercles et lieux de réunion des officiers en activité ou en retraite. Ils pourront aussi la faire insérer in extenso ou en partie dans les journaux locaux les plus importants, en ayant soin de remplacer in fine les détails relatifs à l’organisation générale de l’association par les conditions locales, avec indication des représentants locaux auxquels il y a lieu de s’adresser pour les adhésions ».

Evolutions du bulletin

Ce bulletin existe presque un siècle après avoir été lancé. Sa diffusion n’a connu que deux interruptions pour motif de « guerre », de 1914 à 1918, et de mai 1940 au deuxième trimestre 1945 du fait de l’atteinte à la liberté d’informer, d’un « lectorat » dans des situations dramatiques et aux changements imprévisibles, et… d’un manque de papier !

Sur le fond, il a traduit fidèlement la poursuite des objectifs statutaires. Initialement il s’agissait, outre la constante de l’entraide, de se battre pour améliorer la condition militaire, notamment celle des retraités. En conséquence le contenu rendait compte de tous les efforts qui avaient été menés dans ce sens à tous les niveaux et des résultats obtenus. Ceux-ci devaient être portés à la connaissance de tous et commentés de sorte que l’association par son activité et sa crédibilité interne et externe, puisse continuer sa mission avec succès.

L’ouverture aux préoccupations d’esprit de défense, de devoir de mémoire, de liens entre l’Armée et la Nation s’est faite lorsque les circonstances de la vie nationale : guerres « coloniales », fin du conflit en Algérie, suspension du service militaire, professionnalisation, engagement des forces dans des conflits « exotiques »… l’ont nécessité. Il fallait maintenir coûte que coûte les valeurs liées à l’état militaire qui pouvaient paraître exemplaires et servir de référence à une société nationale de plus en plus déboussolée par les évolutions du Monde. C’est la situation actuelle. Elle explique l’articulation type du numéro en traitant successivement des différents domaines « d’inquiétude ».

Sur la forme, et en rapport avec ce qui vient d’être dit, on notera :

  • de l’origine jusqu’aux années 80, un document format 21 x 29,7, mensuel de 4 pages au début, puis trimestriel de 8 à une vingtaine de pages en noir et blanc d’un texte serré, sans illustration ni photographie, qui pouvait tirer à quelque 20 000 exemplaires, ou plus dans l’hypothèse d’un message important ;
  • les textes étaient parfaitement rédigés : syntaxe, orthographe, élégance de la langue sans défaut ;
  • des années 80 aux années 90, une diversification du contenu qui amène à quelque 36 pages plus les pages de couverture ; la deuxième partie traite de la « Vie de l’association » en donnant la parole aux groupements qui rendent compte de leurs activités ;
  • des années 2000 jusqu’à nos jours, le volume ouvert ne change pas mais se trouvent progressivement introduit la couleur, les illustrations et la publicité. Le tirage, eu égard à la diminution du nombre de membres de l’association, se situe à 12 500. La diffusion, comme à l’origine, se fait aussi vers les institutionnels civils et militaires qu’il faut informer de notre situation et de nos demandes de sorte que l’on puisse les convaincre de nous soutenir faisant aussi ressortir qu’une collectivité militaire d’active ou en retraite satisfaite de son sort, contribue au bon état de notre société nationale.

Le « produit » est donc essentiel à la vie et à l’action de l’association. Il n’est figé ni sur le fond, ni sur la forme. Il prend en compte les objectifs de circonstance qui, sur la toile de fond de nos trois buts statutaires fondateurs (solidarité, condition militaire, esprit de défense), traduisent l’adaptation nécessaire aux évolutions du contexte militaire et national dans lequel nous vivons.

Quelques reproductions des « UNE » de numéros charnières au sens où ils traduisent des changements d’appellation ou d’organisation ont été rassemblées ci-dessous : évolutions des « logos » en lien avec les appellations, « design » de la première de couverture…

IV. Le Siège national : ses tribulations

Une association d’importance nationale se doit de disposer à Paris où tout converge… d’un siège accessible à tous et permettant de travailler dans des conditions correctes pour les permanents ou bénévoles qui peuvent s’y trouver. L’idéal est de pouvoir y réunir un conseil d’administration qui peut comporter jusqu’à 24 membres. L’idéal aussi est d’en être le propriétaire.

Ces deux conditions ont été réalisées sous la présidence du général d’armée Biré en 1996 avec l’acquisition d’un appartement au 15 rue Cler, dans le 7e arrondissement de Paris, non loin de l’Ecole militaire. Auparavant ses implantations ont été les suivantes :

  • de la création, en 1911 à 1926, au 9 bis rue du Sud à Versailles (résidence du fondateur le commandant Breynat), puis au 35 rue du Sud toujours à Versailles avec une annexe au 163, rue Saint Honoré à Paris ;
  • de 1926 à juillet 1937, 27 rue Singer dans le 16e arrondissement à Paris ;
  • de 1937 à mai 1940, 26, rue de la Pépinière dans le 8e arrondissement à Paris ;
  • pendant la guerre l’occupant allemand prend possession du bâtiment après en avoir expulsé les locataires. Le siège est alors installé à La Baule en Loire inférieure, villa « Marietta », allée des pins ;
  • de 1945 à 1990, 124 boulevard Hausman dans le 8e arrondissement à Paris ;
  • de 1991 à 1996, 38 bis, rue Fabert dans le 7e arrondissement à Paris.

V. Nos présidents nationaux

Les présidents successifs de l’ANOR puis de l’ANOCR, sont brièvement présentés. Pour les plus anciens il n’a pas été possible de se procurer les quelques photographies qui auraient pu mettre un « visage sur un nom » ! La rédaction prie ses lecteurs de bien vouloir l’en excuser. Elle demeure à l’écoute de celles et de ceux qui pourraient disposer à divers titres d’informations complémentaires, dont des photographies. Elles pourraient être utilisées pour améliorer ce texte qui est une première « mise ».

Les dates entre parenthèses indiquent la durée de la présidence.

On remarquera l’exceptionnelle durée du « mandat » des premiers titulaires : 15 années pour le fondateur, 19 ans pour le général Batier, 18 ans pour le général Blanc. Seule la maladie grave y mettait fin.

On remarquera également la tendance à élire dès la 3e présidence, un officier issu de l’armée

de terre parmi les officiers généraux probablement réputés bénéficier d’un réseau d’influence plus puissant.

Grade, origine, durée de mandat évoluent en raison des données « sociologiques » actuelles qui concerne le monde militaire dans la nation.

L’interarmisation de la présidence qui est passée depuis 2009 successivement de l’armée de terre à l’armée de l’air puis à la marine s’est faite « naturellement ». La durée moyenne prévisible des mandats pourrait dans l’avenir être de 6 ans, durée qui permet d’entretenir la dynamique créée.

    • Commandant (er) Marie, François, Ferdinand Breynat : Président fondateur (1911-1926)

  • né le 30 octobre 1842 à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) ;
  • ancien combattant de la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871 ;
  • termine sa carrière comme commandant de l’Ecole militaire préparatoire d’infanterie de Rambouillet de 1897 à 1905 ;
  • le 29 novembre 1911, ayant déjà créé une association « Fraternelle » locale à Versailles, il crée l’Association Nationale des Officiers en Retraite (ANOR), qui connaît très vite un vif succès, il perd ses deux fils au cours de la guerre de 1914-1918 ;
  • il décède en avril 1926 à Versailles.

    • Colonel (er) Paul Buisson (1926-1937)

  • a servi dans l’artillerie ; breveté d’état-major ;
  • appartenait au conseil d’administration de l’ANOR qui l’a plébiscité au décès du commandant Breynat dont il était en tant que secrétaire général, en quelque sorte le bras droit, pour prendre sa suite. Décédé le 3 juillet 1937 en fonction.

    • Général de division (2S) Antoine Rodes (19371945)

  • né le 4 octobre 1870 à Aurillac (Cantal) ;
  • Saint-Cyr – choisit l’infanterie (était de la promotion du général Gamelin) – gravement blessé en mai 1915 – poursuit sa carrière en état-major ;
  • a dirigé l’ANOR pendant la délicate période de la guerre ;
  • en octobre 1944, il est désigné comme commandant de l’Institution Nationale des Invalides et Directeur du Musée de l’Armée ; quelques mois après il devient également Gouverneur des Invalides ;
  • il est donc contraint de quitter la présidence de l’ANOR ;
  • GC LH ;
  • décédé le 18 mars 1951, il est inhumé dans le caveau des gouverneurs aux Invalides.

    • Général (2S) Georges Marie Batier (19451964)

  • né en 1884 ;
  • a pris ses fonctions à son retour de captivité en Allemagne en mai 1945 ;
  • décédé en 1972.

    • Général d’armée (2S) Clément Blanc (1964-1982)

  • engagé volontaire en 1915, sous-lieutenant commandant de batterie en 1918 ;
  • Ecole Polytechnique – Ecole supérieure de guerre ;
  • en opérations au Maroc ; sert dans les hauts états-majors ;
  • occupe de hautes responsabilités en pleine guerre ;
  • est un des acteurs du réarmement des forces à partir de 1943 jusqu’à la Victoire ;
  • nommé chef d’état-major de l’armée de terre ;
  • nommé Inspecteur général de l’armée de terre puis Directeur de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) ;
  • Conseiller d’Etat ;
  • GO LH ;
  • succède sans interruption au général Batier…

    • Général (2S) Maurice Redon (1982)

(a assuré du 22 janvier au 28 avril 1982, l’intérim entre le général Blanc et le général Vaillant)

  • né le 20 février 1905 à Albertville (Savoie) ;
  • Saint-Cyr en 1924 – choisit l’artillerie coloniale ;
  • en AOF lors de la campagne de 1940 ; sert au 10e RAC ;
  • direction des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) ;
  • commandant des forces terrestres du Laos (1951) ;
  • commandant de la 2e Division d’infanterie, la Zone opérationnelle de l’Est constantinois et la subdivision de Bône (1956) ;
  • commandant de l’ALAT (1957) (il avait été breveté observateur-pilote) ;
  • 10 fois cité ;
  • GO LH et GC ONM.

    • Général d’armée (2S) Albéric Vaillant (1982-1989)

  • né à Paris le 14 février 1915 à Paris ;
  • Saint-Cyr, promotion Lyautey en 1935 ;
  • infanterie-Légion ;
  • campagne de 40 : prisonnier, évadé, Afrique du Nord, campagnes de France, d’Allemagne ;
  • Indochine-Algérie (commandant de la 13e DLBE puis du 1er RE) ;
  • commandant de la 3e division blindée ;
  • Inspecteur de l’Infanterie, Inspecteur général de l’Armée de terre jusqu’en 1976 ;
  • 13 fois cité, 3 fois blessé ;
  • GC LH ;
  • décédé le 22 juin 2011.

    • Général d’armée (2S) Jean Biré (1989-2000)

  • né le 7 juin 1923 à Douvrend (Seine-Maritime) ;
  • Saint-Cyr promotion – choisit l’infanterie ;
  • Indochine (commandant de compagnie au 1er Bataillon de marche d’Extrême-Orient) Algérie : commandant du 30e bataillon de chasseurs à pied ;
  • commandant le 2e GCM (FFA) ;
  • commandant la 2e Brigade blindée (Saint-Germain-en-Laye) ;
  • commandant la 7e division blindée (Mulhouse) ;
  • inspecteur de l’Infanterie ;
  • inspecteur général de l’armée de terre (1981-1984) ;
  • placé en 2e section devient Président de la SOFMA (1984-1988) ;
  • président de l’ADDIM (1989-1998), de l’ADO (1985-2006) et de l’ANOCR ;
  • GO LH ;
  • Bienfaiteur de l’ANOCR.

    • Général de corps d’armée (2S) Alain Bonavita (2000-2009)

  • né le 11 octobre 1935 ;
  • Saint-Cyr promotion Amilakvari ;
  • choisit l’arme blindée cavalerie ;
  • Algérie ;
  • Commandant du 3e régiment de cuirassiers (Lunéville), de l’école d’application de l’ABC à Saumur et de la 12e Division légère blindée ;
  • Directeur de l’enseignement supérieur de l’armée de terre ;
  • placé en 2e section devient chef de la mission d’innovation du Ministère de la Défense ;
  • CO LH – GO ONM.

    • Général de division aérienne (2S) Jacques Bourillet (2009-2010)

  • né le 9 juillet 1933 à Paris ;
  • école de l’air-pilote de chasse ;
  • Algérie ;
  • commandant la 5e escadre de chasse (Orange) ;
  • commandant le groupement d’instruction de l’Ecole de l’air et de l’Ecole militaire de l’air ;
  • commandant la base aérienne Guynemer (Dijon) ;
  • Directeur des études du Chem ;
  • commandant la 3e Région aérienne (Bordeaux) ;
  • placé en 2e section, devient président directeur général de la Société Air International Formation SA et conseiller du PDG de la Société de construction d’avions de tourisme et d’affaires Socata ;
  • a rejoint l’ANOCR dès 1999 comme administrateur puis vice-président ;
  • CO LH.

    • Vice-amiral (2S) Michel Olhagaray (2010…)

  • né le 18 novembre 1943 à Bayonne ;
  • école des ingénieurs de marine ;
  • école des officiers spécialisés énergie ;
  • commandant d’un patrouilleur, d’un aviso- escorteur et du porte-hélicoptères « Jeanne d’Arc » ;
  • commandant de l’école d’application des officiers de marine ;
  • commandant de l’Ecole navale et du groupe des écoles du Poulmic ;
  • directeur des études du Chem ;
  • a quitté le service actif en mai 2000 pour diriger la NAVFCO, société de service de la marine au sein du groupe défense conseil international de 2001 à 2009 ;
  • Off LH – Off ONM.

VI. Nos présidents nationaux

Dès sa création l’association a bénéficié de l’attention et du soutien de présidents d’honneur prestigieux. En 1918, étaient cités à ce titre sur la 1re de couverture du bulletin tous les maréchaux vainqueurs de la « Grande Guerre ». Le premier niveau des chefs militaires figurera à ce titre jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale.

L’évolution ensuite, fera que seront présidents d’honneur par proposition du conseil d’administration acceptée par les intéressés, les anciens présidents.

VII. Les bienfaiteurs de l’ANOCR

L’association reconnue d’utilité publique peut recevoir dons et legs d’adhérents ou de toute personne désirant soutenir son action.

La liste de ses bienfaitrices et bienfaiteurs est présentée en page XVI telle qu’elle figure en place d’honneur dans les locaux du siège national. Chaque année un hommage leur est rendu lors de la séance d’ouverture de l’assemblée générale ordinaire.

Ces capitaux sont exclusivement utilisés à des aides sociales par les intérêts qu’ils procurent. Les conditions de leur utilisation peuvent être fixées par les donateurs et donatrices.

Conclusion « d’ouverture »

« Messieurs, je ne crains pas de le dire, si un grand homme est celui qui a fait une grande chose, celui qui est là fut un grand homme car l’Association qu’il a créée ne périra pas… », ainsi s’exprimait le colonel Buisson dans l’hommage funèbre qu’il a rendu le 6 décembre 1926 au commandant Breynat, président fondateur de l’ANOR, et auquel il succédera.

Devenue ANOCR, elle est aujourd’hui la plus ancienne association groupant uniquement des officiers de toutes origines de l’ensemble des armées et de la Gendarmerie.

Cette large ouverture s’est traduite récemment du fait des circonstances, par la succession à sa présidence d’officiers appartenant à l’armée de terre, à l’armée de l’air, puis actuellement à la Marine. Quel symbole plus parlant de cette ouverture ?

On l’a vu par ce bref survol de cent ans d’existence : les époques changent mais le cœur des problèmes qui se posent à notre grande famille militaire, personnels d’active et retraités confondus, demeure inchangé.

Le nombre d’adhérents, leur motivation, le jugement porté sur l’essentiel de ce qui conditionne l’amélioration de leur condition sont les clefs du succès.

Les points d’application des efforts vers celles et ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir demeurent les mêmes.

C’est dans la capacité des personnes qui ont accepté de se dévouer à une telle cause, à faire comprendre à la collectivité militaire et aux pouvoirs qui s’exercent dans le pays cette réalité, que réside le succès d’une entreprise dont le bien-fondé n’a jamais été remis en cause et qui mérite pleinement la « reconnaissance de son utilité publique ».

L’avenir, on le sait, sera ce que nous en ferons. En demeurant fidèles aux idéaux de nos prédécesseurs, en étant mus par la même énergie au service de tous, nous maintiendrons l’Association Nationale des Officiers en Retraite au premier rang de ceux qui contribuent à la cohésion, au progrès social et à l’efficacité de nos armées.


L’ANOCR honore ses bienfaiteurs

Madame MALVY, née Suzanne PERUY (1892-1988)

Veuve du Lieutenant François MALVY

Mort pour la France à BAZAILLES (54) le 22 août 1914 (1887-1914)

Madame STAHL, née Gabrielle ANDRIVET (1910-1995)

Lieutenant du Service de Santé MONCHÂTRE,

née Germaine MOING (1913-2002)

Madame BRECHET, née Andrée Marguerite BARTEAUX (1906-2003)

Veuve du Général de Brigade Charles BRECHET

Lieutenant Jacques BIRÉ (1929-1954)

Le général d’Armée (2s) Jean Biré président de l’ANOCR (1989-2000)

À la mémoire de son jeune frère le Lieutenant Jacques Biré

Mort pour la France au Tonkin (Can Kiem-Province de Sontay)

Mademoiselle Mary-Jeannine SALÉ (1921-2005)

Fille du Colonel Salé

Madame PERRET, née Adeline DEFUNT (1920-2009)

Veuve du Capitaine Georges PERRET

Madame Marie-Laurianne CANTILLON de TRAMONT (1912-2010)

Veuve du Colonel LALLEMAND

et conserve fidèlement leur souvenir
et gère de façon distincte leurs legs au profit de son action sociale


[1] Ce n’est qu’à la suite de la loi du 4 avril 1873, que l’Etat prend en compte le recensement des tombes militaires par l’intermédiaire des maires. Les morts auparavant, étaient le plus souvent enterrés dans des fosses communes dont l’emplacement n’était pas connu avec précision. Les tombes individuelles n’étaient guère mieux traitées. L’hommage venait soit des compagnons d’arme soit des localités dont le défunt était originaire. La situation dans ce domaine variait sensiblement selon les régions.

[2] En novembre 1913, les officiers de carrière sont 58 000 ; 40 000 sont en activité et 18 000 en retraite. L’ANOR au bout de deux ans d’existence a quelque 10 000 membres soit plus de la moitié du total.