Le mot du Président (mars 2015)

Mes chers camarades

L’Assemblée Générale des jours prochains va nous permettre d’approfondir notre réflexion sur les grands sujets qui nous préoccupent.

Au premier rang de ceux-ci vient se placer, dans l’urgence des événements, la sécurité des Français.

Ce n’est ni pour nous ni pour beaucoup une surprise ; ce qui l’est davantage ce sont les errements des politiques menées pour assurer la protection de notre pays et de ses citoyens. La multiplication de nos interventions extérieures sensées en particulier améliorer notre protection s’éloigne fortement du but recherché quand elle ne nous entraîne pas dans une spirale mal maîtrisée. On peut aussi s’interroger parfois sur la cohérence entre notre politique étrangère et notre politique d’intervention militaire, elle n’apparaît pas toujours lumineuse à première vue.

Ne nous étonnons pas si le danger est ainsi porté au cœur de notre pays. Là encore, l’armée de la nation a su répondre aux exigences de la situation malgré ses contraintes de plus en plus prégnantes.

Une nouvelle fois se pose la question de l’adéquation des moyens aux missions quand, peu de temps après le vote d’une loi de programmation, il est décidé de modifier, dans l’urgence, certains de ses paramètres essentiels. Ce n’est pas la preuve d’une très bonne anticipation des menaces.

Concernant le dialogue social, nous avons constaté avec regret que l’étude demandée après les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme envisage tout simplement d’évincer les associations de retraités militaires de la position qu’elles occupent, avec la sagesse de l’expérience, aux côtés de leurs camarades d’active au sein du Conseil Supérieur de la Fonction Militaire. Ceci n’est pas acceptable au moment où notre pays a besoin de renforcer la cohésion nationale en particulier au sein d’un des noyaux les plus stables et forts de l’Etat. Cette politique de segmentation et de division n’est pas bonne.

Nous nous efforcerons de l’expliquer aux membres de la représentation nationale qui voudront bien nous écouter à l’occasion du vote de la loi ainsi qu’aux candidats aux élections prochaines que cela ne manquera pas d’interpeller.

Voici, chers amis, ce qui va conduire notre action à tous dans les prochains jours.

Très amicalement.

Le Vice-Amiral (2S) Michel OLHAGARAY – Président de l’ANOCR