Le président de la République, confirmant le LBSN 2013, a énoncé les rôles respectifs du personnel civil et du personnel militaire lors de son dernier discours à l’IHEDN : « le militaire pour les fonctions opérationnelles, le civil pour le soutien ». Les dysfonctionnements constatés dans la montée en puissance des Bases de Défense associés aux ratés du logiciel LOUVOIS pour la solde ont montré que cette séparation, qui remet en cause l’unité de commandement – précepte fondamental de l’efficacité opérationnelle des Armées – pouvait avoir de lourdes conséquences sur la confiance du militaire dans le soutien qu’il est en droit d’attendre de son institution. Le vieil adage « un chef, une mission, des moyens », déjà bien mis à mal par la logistique mutualisée, est désormais obsolète.
In fine, les responsables militaires semblent de plus en plus tenus à l’écart des sphères décisionnelles dans un domaine où leur responsabilité est pourtant vitale.
Le drame de LOUVOIS ne risque-t-il pas de se reproduire dans d’autres domaines, à commencer par celui des systèmes opérationnels d’information ? L’efficacité opérationnelle des Armées saura-t-elle se maintenir dans de telles conditions alors que les budgets sont de plus en plus restreints ?